Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 374

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Vous descendez l'escalier quatre à quatre et déboulez dans la rue. Où vous êtes-vous garé hier soir ? Votre clef de voiture ne l'ouvre pas à distance. Faut dire que le bolide avec lequel vous menez vos filatures et vos poursuites (imaginaires pour l'instant) est une vieille 106 Kid blanche qui a fait son temps. Vous l'entretenez avec soin, mais ce n'est pas la Ferrari de Magnum, c'est sûr...

Voilà, vous l'avez retrouvée. Vous vous jetez dedans et la démarrez. Rien. Ah non ! elle ne va pas vous lâcher maintenant ! Pas LE jour où l'on vous propose un vrai contrat ! Fou de rage et d'impuissance, vous sortez, claquez la portière et lui flanquez un grand coup de pied dans le capot. Vous entendez un morceau de plastique qui pète et soudain, miraculeusement, le moteur démarre. C'est votre première grande enquête, il faut ce qu'il faut. Peut-être qu'avec ce que vous rapportera cette enquête pourrez-vous vous offrir enfin la belle Passat noire au volant de laquelle vos futures courses-poursuites auront de l'allure...

C'est une belle matinée d'été. Le périphérique est dégagé à cette heure ; vous mettez peu de temps pour gagner le siège de l'entreprise. Notez 1 trajet dans la case ad hoc de votre Journal d'Enquête. Vous vous garez à l'extérieur. Vous regardez votre jauge de carburant. Votre vieille 106, bien sûr, n'a pas d'ordinateur de bord. Il vous est difficile, avec une aiguille approximative, de savoir combien vous pourrez encore effectuer de trajets avant de tomber en panne sèche. De onze à quinze, vous estimez, suivant que vous roulerez de façon sportive ou économe.

Le siège de Dattaque Industries se situe dans un quartier industriel de la ville. C'est un immeuble d'une dizaine d'étages, dans un style peu moderne, tout en béton peint. On ne peut pas y accéder directement, il faut d'abord traverser une cour avec parking en surface. Un mur d'enceinte clôt cette cour, conférant ainsi au complexe des allures de château fort. Et c'est dans cette forteresse que le crime a été commis.

Lorsque vous vous présentez à l'entrée, le service d'ordre -de sombres brutes tout droit sortis d'un film de guerre- croit que vous êtes journaliste et vous interdit l'accès. À force de répéter que vous êtes là à la demande de Mr Laurent Loyson, ils finissent par communiquer votre arrivée à ce dernier, et votre "ami" ne tarde pas à venir vous accueillir et à vous faire entrer.

- J'apprécie que tu sois venu si vite, Nils, vous remercie-t-il. Je ne sais plus où donner de la tête. Voir un visage ami me fait du bien. Tu n'as pas trop changé, depuis le lycée, fait-il remarquer en vous dévisageant de la tête aux pieds. Si ce n'est ton look...

Quoi ? Votre look à la "Mike Hammer" le dérange ?

En le regardant de plus près à votre tour, vous constatez que lui non plus n'a guère changé. Il arbore toujours sa tête, à peine moins juvénile, de jeune premier aux dents longues. Sa sobre élégance, ses cheveux châtains toujours coupés à la mode et sa fossette à la joue gauche faisaient des ravages auprès de la gente féminine dans les soirées. Avec le costume-cravate et le poste de directeur adjoint en plus, on peut supposer que cela n'a pas dû trop changer non plus.

On peut dire qu'il a su faire son trou en dix ans. Diplômé d'HEC, embauché chez Dattaque, et aujourd'hui directeur adjoint... Si ce n'était ce meurtre sur les bras, la vie serait belle pour lui.


Laurent vous introduit dans l'immeuble principal qui, en dépit de son extérieur froid et ringard, ressemble de l'intérieur à un vaisseau spatial de science-fiction. À intervalles réguliers, des caméras observent le moindre de vos gestes. Impossible d'entrer inaperçu !

Il vous remet un badge magnétique indispensable pour passer la série de contrôles sophistiqués qui bloquent l'accès au cœur de l'immeuble, en particulier un portique de sécurité pour vérifier que vous n'avez pas d'armes sur vous. Puis il vous conduit au 9ème étage, jusqu'à son bureau, vaste et particulièrement luxueux. Mobilier moderne et bibelots anciens s'y côtoient avec goût. Les attributs de la fonction sont avantageux.

- Ce n'est pas moi qui me suis occupé de la déco, vous précise votre ami. Ce bureau appartenait en fait à mon prédécesseur au poste de directeur adjoint.

Loyson n'y va pas par quatre chemins et vous expose de façon claire et concise votre mission. Vous êtes engagé comme détective de Dattaque Industries. Votre but : trouver l'assassin de Mr Dattaque. Vous aurez accès à tous les endroits, à tous les personnels et à tous les dossiers de l'entreprise, à l'exception de ceux classés secret défense, cela va de soi. C'est une entreprise d'armement, ne l'oubliez pas. Votre enquête est totalement privée, mais doit se faire en harmonie avec les autorités qui ont été averties et qui ne devraient pas tarder à arriver. Dernière chose : interdiction totale de parler de l'affaire à la presse. Personne ne doit savoir que Louis Dattaque a été assassiné. La raison officielle de sa mort est pour l'instant une attaque cardiaque.

Vous débattez un instant du montant de vos honoraires, qui promettent d'être mirifiques si vous résolvez l'affaire, puis vous demandez à Laurent des précisions sur le meurtre.

- Le corps a été retrouvé à 23h15 environ, par le garde du corps de Mr Dattaque, dans le bureau de celui-ci. Mr Dattaque s'y était enfermé dès 20h et avait demandé à son garde du corps de n'être dérangé sous aucun prétexte. Le garde du corps a monté la garde devant sa porte. À 23h, comme le patron ne donnait plus signe de vie, il a frappé à la porte et, n'entendant aucune réponse, il a voulu la forcer. N'y parvenant pas seul, il est venu nous chercher, Mr Bolet et moi, et, aidé d'autres personnes du service de sécurité, a défoncé la porte du bureau de Mr Dattaque devant nous. Nous avons trouvé son cadavre baignant dans le sang, étendu sur la moquette.

- Qui est Mr Bolet ?

- Mon prédécesseur au poste de directeur adjoint... Celui qui occupait ce bureau auparavant. Il... il occupe toujours des fonctions au sein de la direction.

- Le garde du corps est donc la dernière personne à avoir vu Louis Dattaque en vie ?

- Oui. Et selon lui, personne n'est entré par la porte du bureau. L'assassin serait donc passé par la fenêtre. Elle était d'ailleurs grande ouverte quand nous avons pénétré dans le bureau. Mais c'est insensé : nous sommes au 9ème étage !

- Comment ton patron a-t-il été tué ?

- La gorge tranchée. L'arme du crime encore... l'intérieur...!

- Ce ne peut pas être un suicide ?

- Ah non, impossible. On ne peut pas s'égorger comme ça tout seul.

- Tu étais au même étage hier soir ? Tu n'as rien entendu ? Quelqu'un qu'on égorge se laisse rarement faire en silence.

- Je... je devais être concentré sur mes dossiers... Je n'ai rien entendu.


Si vous demandez à voir la scène du crime, rendez-vous au 420.

Si vous souhaitez revoir l'extérieur du bâtiment, rendez-vous au 43.

Si vous préférez continuer d'interroger Loyson, rendez-vous au 348.