Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 785

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Le placement des détenus est une prérogative du chef surveillant, mais Duplessy va s'en occuper. Votre idée ne soulève pas un grand enthousiasme chez Sanchez. Vous serez seul dans une cellule, nuits comprises, avec un criminel qui a trempé dans un assassinat ; il ne pourra pas vous protéger dans ces conditions. Lammech, lui, ne pourra pas vous faire passer de l'argent et autres bricoles. C'est Beati le moins dangereux des trois braqueurs, estime Duplessy, et il n'a actuellement aucun compagnon de cellule. De toutes façons, on n'aurait pas pu séparer les frères Estrada.

- Ils sont en cellule ensemble ?

- Oui, et on ne pourra pas les faire bouger sans que ça ne fasse louche, regrette Lammech. Vous seriez rôdé direct. Je ne sais plus pour quel motif ils ont été laissés ensemble. Un privilège accordé par Canaguerr.

Duplessy convoque ce dernier et prétexte que Sanchez et vous ne pouvez vous entendre ; il vaut mieux vous mettre dans des cellules séparées.

- Mais, Monsieur, se plaint Canaguerr, je suis le mieux à même de…

- Vous placerez Mr Exxel avec Mr Beati. Il est resté tout seul trop longtemps. Allez.

- Bien, Monsieur.

Canaguerr vous entraîne en grommelant :

- Quelle mouche le pique d'un coup, le vieux ?

Traversant l'allée centrale du quartier de sécurité, baignée par la lumière de verrières, puis montant à la coursive du premier étage, il vous conduit dans une cellule dont il fait ouvrir la grille.

- Debout, Don Juan ! meugle-t-il à l'occupant. T'as de la compagnie !

- Quoi ? proteste une voix venue de l'intérieur. Mais je devais…

- Ordre du directeur !

En découvrant le fameux braqueur, vous comprenez aisément le surnom de "Don Juan" : Benedict Beati a tout du "beau gosse" de boîte de nuit, soi-disant mal rasé, le cheveu châtain foncé, les bras tatoués, le sourire trompeusement séraphique, et la classe même en marcel.



(illustration dans le livre : possibilité d'indice à l'intérieur)



Canaguerr vous pousse à l'intérieur et referme derrière vous. Les cellules de la Centrale sont particulièrement chiches : trois murs de béton nu, deux lits superposés, des toilettes non privatives (mais que votre coturne a isolées avec une couverture transformée en rideau), un lavabo, des étagères pour ranger à la vue des gardiens un objet personnel que vous pourriez posséder. Beati y a posé un large pot de fleur ne contenant qu'un malheureux dipladénia maigrichon. Le quatrième côté de la pièce n'est constitué que de la grille aux barreaux épais et étroits, privilège du quartier de sécurité. Elle donne sur l'allée centrale, comme toutes les autres cellules, comme toutes les coursives. À défaut d'une fenêtre donnant sur l'extérieur, vous devrez vous contenter de la lumière des verrières.

Votre venue trouble la tranquillité de Beati, c'est évident. Mais très vite, il oublie la contrariété et, acceptant ce coup du sort, il se montre même plutôt avenant.

- T'es là pour quoi ? vous demande-t-il après les présentations d'usage.



Notez les mots-codes "SOUCAN" et "AVDOJU" dans votre Journal d'Enquête. Il est temps de sortir la couverture que vous avez prévue avec Huttington. Dites-vous avoir été condamné car vous êtes :

Chauffeur dans des casses ? (rendez-vous au 17)

Dealer ? (rendez-vous au 208)

Receleur ? (rendez-vous au 43)